Samir Nasri a terminé son Euro comme il l'avait commencé : en insultant un journaliste. Le milieu de terrain de Manchester City laissera une bien mauvaise image de son passage en Ukraine. Celle des Bleus en général n'est pas beaucoup plus belle.
Samir Nasri n'a joué que 25 minutes face aux Espagnols samedi soir pour une prestation à l'image de son équipe : médiocre. Pourtant, c'est bien le milieu de terrain de Manchester City qui a fait le plus parler de lui après le match. La raison ? Une nouvelle saillie verbale à l'encontre de la presse. Celui qui avait célébré son but contre l'Angleterre en insultant les journalistes du quotidien L'Equipe (le fameux «ferme ta gueule !») a eu un échange musclé en zone mixte avec un confrère de l'AFP. Après que ce dernier lui a demandé «un mot» sur la défaite des Bleus et leur élimination de l'Euro, Nasri est rapidement monté dans les tours dans le couloir des interviews. «Non, de toute façon, vous cherchez toujours la m..., vous écrivez de la m...». Selon plusieurs témoins de la scène, le journaliste s'est alors emporté à son tour et lui a répliqué «Alors casse-toi.» «Viens, on va régler ça là-bas», lui répond du tac au tac le joueur qui lâche ensuite une flopée d'insultes. «Va te faire enc..., va n... ta mère. Tu veux qu'on s'explique ? Fils de p... Comme ça tu pourras dire que je suis mal élevé !»
Une scène surréaliste qui a vite été relayée sur Twitter par les journalistes présents dont les différents témoignages ne laissent que peu de doutes sur le déroulement de l'altercation. La presse étrangère, à l'image de la BBC, a aussi relaté les faits. Si on est loin de l'image déplorable laissée à Knysna il y a deux ans, les Bleus ont encore trop fait parler d'eux en dehors des terrains en Ukraine. Au premier rang desquels Nasri, donc. Mais l'ancien Marseillais n'est pas le seul à s'être distingué à la Donbass Arena. Que dire en effet de Jérémy Ménez qui, à peine entré sur le terrain à l'heure de jeu, a manifesté sa mauvaise humeur contre Hugo Lloris qui lui reprochait son replacement défensif ? Le Parisien s'est aussi permis d'invectiver l'arbitre par une formule à la Nasri… Autre image qui interpelle, la sortie de Yann M'Vila (79e) qui n'a même pas pris la peine de passer par le milieu de terrain pour taper dans la main de l'entrant Olivier Giroud alors que le score était toujours de 1-0 pour l'Espagne et que rien n'était perdu. Le Rennais a filé s'asseoir sur le banc sans même un regard pour Laurent Blanc… «J'étais déçu de sortir. J'avais l'impression de faire un bon match. Je n'ai pas refusé de serrer la main au sélectionneur. Il faut arrêter de chercher des histoires», a-t-il commenté après le match.
Tout en minimisant le premier «incident Nasri» contre l'Angleterre - «si c'est la plus grosse affaire de l'Euro, j'en serai ravi» -, Noël Le Graët avait prévenu : «On ne dira pas que l'équipe de France s'est bien comportée seulement si on fait des bisous à tout le monde.» Problème pour le président de la FFF, ses protégés n'ont pas compensé leurs maladresses et dérapages par de bonnes prestations sur le terrain. Et alors qu'on ne sait pas encore si Laurent Blanc dirigera les Bleus contre l'Uruguay le 15 août prochain au Havre, certains Bleus seront, eux, sacrément attendus au tournant.